Atelier d’écriture « Promenade », du côté de la librairie Les Furtifs

Comment entretenir un rythme d’écriture régulier ? Comment conserver un contact intime avec la phrase et les mots lorsqu’autour, tout est chiffres, pourcentages et statistiques ? Participer à un atelier d’écriture est une possibilité. Quelques heures pour opérer la conversion. Agiter les mots. Et comme une boule à neige secouée, ma tête immergée oublie les chiffres et s’emplit de particules lettrées. Il ne reste qu’à transformer ces corps flottants en écrit. L’atelier d’écriture en tant que convertisseur.

Ce mercredi matin, le rendez-vous est à Aubagne, à la librairie Les Furtifs. Annick Latour y anime un atelier d’écriture sur le thème « Promenade ». Pour cet exercice, le salon de thé à l’étage de la librairie nous attend, tandis que la libraire Alice accueille les participants avec une boisson chaude et un enthousiasme confiant.

Le ton de notre promenade littéraire est promptement donné par Annick, la citation introductive au thème de l’atelier émanant du premier tome d’ « À la recherche du temps perdu ». Puis, première consigne : sur fond musical pianistique, nos stylos amorcent le mouvement et convoquent en quelques phrases le thème de la promenade.

Le deuxième exercice invite le temps et la lumière dans ladite promenade. Ma plume choisit de raconter le sillon de la fumée de cigarette d’un homme seul, dans la mélancolie du crépuscule. Un court texte toujours sur la crête.

Pour la troisième consigne, Annick propose d’écrire le lieu. Le texte devra être rédigé à la première personne. Gardons en tête le rimbaldien « Je est un autre » pour cet exercice. Les participants écrivent, puis vient le moment de lecture, comme pour les exercices précédents. Tous les textes diffèrent dans le choix du lieu, dans le style d’écriture, dans le message. C’est là l’un de plaisirs particuliers que me procure un atelier d’écriture : Ce que chacun d’entre nous, pour une même consigne, imagine, propose. Et combien systématiquement, les textes et les styles respectifs se distinguent.

Ces promenades littéraires nous font oublier le mouvement métronomique de l’horloge qui inéluctablement nous amène au dernier exercice de l’atelier. Le temps de l’atelier d’écriture n’est pas le même que celui de la vie exogène. Il faut là encore, opérer une conversion temporelle et retourner au monde qui nous entoure. Cependant, les mots, corps flottants de mon cortex cérébral, dansent désormais joyeusement.

Un grand merci à Annick Latour pour son immense capacité d’écoute, pour son énergie stimulante et pour la précision de ses commentaires. Merci beaucoup à Alice pour son accueil. Comme toujours, l’ambiance est cosy et gourmande à la librairie Les Furtifs !