Malle livresque

F…… algorithmes

Harponnée par les algorithmes des réseaux sociaux, je me suis dit qu’il était temps de suivre le conseil de l’écrivain David Mitchell venu à Marseille au Festival Oh Les Beaux Jours en mai dernier : Pas plus de trente minutes par jour ! D’autant que la dernière modification de l’algorithme d’Instagram semble vouloir s’inspirer du concurrent TikTok et prend le virage Video killed the photo stars. Les photographes pleurent sur leur focale ou se mettent aux réels, les littéraires n’ont plus qu’à danser une petite choré avec un bouquin dans les mains s’ils veulent espérer quelque visibilité sans consommer de sponsorisation. Exit le textualisme, nous voilà sertis de visuel ondoyant pour investir les mots, … Je suis bien perplexe, Je ne veux, Me résoudre aux adieux.

L’élégant Augustin Trapenard prendra les rênes de « La Grande Librairie »

L’émission télévisée La Grande Librairie fêtait sa 500e édition le 6 juillet dernier. François Busnel et ses invités nous proposaient leur bibliothèque idéale, chacun présentant un livre marquant de son parcours de lecteur, lesdits livres étant ensuite versés dans la valise des vacances. Parmi les œuvres citées, mon roman fétiche L’insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera, La Promenade au phare de Virgina Woolf que j’ajoute à ma liste, Le livre de l’intranquilité de Fernando Pessoa qui s’y trouve déjà, et mon chouchou Portnoy et son complexe de Philip Roth qu’il serait temps que je relise. Cette 500e émission, c’était également l’annonce en direct d’une passation. Après 14 ans, François Busnel passe la main à l’élégant Augustin Trapenard qui lui succédera pour animer l’émission littéraire. Pouvait-on rêver de plus beau successeur ? Dans mon agenda, les pages de mes mercredis soirs de la rentrée sont d’ores et déjà cornées !

Et moi ? qu’est-ce que j’emporte dans ma valise livresque ?

Les livres de ma valise de vacances d’été ne sont pas une pile à lire, ils sont des promesses littéraires. J’y place ceux que j’aurais dû lire depuis longtemps, ceux qui sont hors du temps, ceux assortis à la couleur de mon parasol de plage, ceux qui, lorsque la rentrée littéraire battra son plein, n’auront plus ma faveur. Ma sélection débute en juin, elle est instable, se modifie. J’en ajoute, j’en retire, j’échange l’un contre l’autre, je limite puis j’étends, je renonce raisonnablement à certains. Puis le temps de faire la malle arrive, il faut circonscrire. Pour ces vacances, j’ai pris pour résolution de lire au moins une œuvre de Balzac, de F. Scott Fitzgerald, de Pierre Michon, de Pier Paolo Pasolini, qui ont reçu un ticket pour le voyage. J’ai (encore) renoncé à James Joyce et Dostoïevski. Samuel Beckett attendra le mois d’août, Pierre Bourdieu se casera où il peut, entre vacances et rentrée, il y aura sans doute d’autres lectures improvisées ! Plus de temps, plus d’horaires, les vacances c’est super !