Billet d’humeur, Je rêve de retourner boire des cafés à Rome !

Voilà plus d’une semaine que j’ai terminé la lecture du fantastique « Le dernier été en ville » de Gianfranco Calligarich (« Le dernier été en ville » de Gianfranco Calligarich, une ivresse romaine) et comment vous décrire mon état ? Sujette à un quasi syndrome de Stendhal, je ne me défais pas de mon italian mood. Une envie de vacances romaines me colle à la peau, je voudrais les années 60 mais maintenant. J’aimerais croiser Marcello Mastroianni, Alberto Moravia, Monica Vitti, et aussi Gianfranco Calligarich chez Rosati, piazza del Popolo. Je rêve de manger des pâtes sauce aux truffes à la Fiaschetteria Beltrame tandis que le patron me commenterait en italien toutes les anecdotes du lieu et qu’un vieil acteur inconnu qui déjeunerait à la table voisine de la nôtre, voyant que je parle italien presque aussi bien que lui, aurait envie de me raconter comment c’était « en ce temps-là ».

Dans ma bibliothèque, j’ai parcouru les étagères, refait l’inventaire des romans de littérature italienne qui y résident et à dire vrai, il y en a très peu. Quelques romans d’Alberto Moravia, un ou deux de Pier Paolo Pasolini que je n’ai pas encore lus, deux ou trois trucs lus à l’adolescence, « Gli amori difficili » d’Italo Calvino et … c’est tout. Ce dont je me suis rendue compte avec stupeur, c’est qu’au regard du nombre de livres que j’ai pu lire tout au long de ma vie, le nombre de romans de littérature italienne est infinitésimal. Hormis quelques oeuvres devenues des classiques, je n’y connais mais alors strictement rien, tandis que la littérature française n’a que peu de secrets pour moi. Je me suis sentie un peu comme ces personnes qui ne lisent pas, qui aimeraient bien s’y mettre, mais qui, n’y connaissant rien dans ce vaste monde littéraire, ne savent par où commencer. Alors justement, par où commencer ? J’ai procédé à quelques clics sur internet, j’ai repéré les noms des auteurs de l’après-guerre, je me suis construit une liste de souhaits et ensuite je me suis rendue dans ma librairie préférée et pour commencer, puisque lundi c’était la journée de la femme, j’ai choisi le livre en version italienne d’une femme écrivaine ayant vécu à Rome, Natalia Ginzburg.

En fouinant dans ce peu de livres italiens que je possède, j’ai trouvé des petits trésors. Vous arrive-t-il de retrouver dans vos livres de vieux marque-pages oubliés ou de vieilles photos ayant elles aussi servi de marque page ? Je me souviens de « Gli indifferenti » d’Alberto Moravia. J’avais eu du mal à trouver une librairie romaine qui l’ait en stock. Je l’avais acheté au dernier moment dans la librairie de la gare Termini, quand nous prenions la navette nous ramenant à l’aéroport. À l’intérieur du livre, je ne sais pas pourquoi, j’avais inséré des serviettes du caffè Greco, de ces petites serviettes qu’on sert avec le café. Les serviettes sont dans le livre depuis 2016, je viens de les retrouver. Il y avait aussi le ticket de caisse de la librairie, ce qui me permet de dater l’achat, et aussi une carte postale en noir et blanc de piazza di Spagna. Des petits objets anodins, des petits riens, des petites serviettes en papier d’un bar chic de Rome. Ces petites serviettes sont comme des madeleines de Proust, de vrais trésors qui me rappellent que depuis des mois, les bars et le restaurants sont fermés en France. Et moi, comment voulez-vous que je me sente avec tout ça ? Eh bien comme l’annonce le titre de cette chronique… Je rêve de retourner boire des cafés à Rome !!!