C’était ce week-end ! L’atelier d’écriture organisé par Les Mots prenait ses appartements dans la salle de rédaction du magazine LIRE.

Sous les combles du 18 rue du Faubourg du Temple à Paris, nous allions écrire une nouvelle, accompagnés dans notre projet par l’écrivain Frédéric Ciriez.

Escape Game
Je me trouve devant la grille d’entrée du No 18. De Gare de Lyon, pour me rendre sur les lieux, j’ai préalablement repéré la ligne de bus optimale. Ligne 91, directe jusqu’à République. Mais n’entre pas dans une salle de rédaction qui veut. Avant d’accéder aux locaux du magazine littéraire, il convient de déverrouiller plusieurs codes que les rigoureux auront mémorisé par quelque moyen mnémotechnique, ouvrant ainsi successivement les portes menant à l’antre. En face de l’ascenseur, des piles d’ouvrages, des épreuves non corrigées, font la déco et nous invitent à nous imprégner de l’atmosphère littéraire à venir. Sixième étage, dernière porte, je sonne, la porte s’ouvre, Ingrid m’accueille souriante, me souhaitant la bienvenue. À ma droite, elle est là : la salle de rédac’, tons clairs, white is the new black.

Donnez-moi des nouvelles
Frédéric se présente. Auteur de plusieurs romans chez Verticales, il publiera très prochainement une biographie de Frantz Fanon aux éditions La Découverte. Un recueil de textes sortira en 2021 chez Verticales, je prends note et opère un transfert direct vers ma liste de souhaits, les habitués de ce blog savent que Frédéric Ciriez fait partie des auteurs dont je suis l’actualité. Ensuite, c’est le rituel du tour de table, chacun d’entre nous se présente, évoque ses projets, partage ses doutes et ses attentes.

Écrire une nouvelle, mais qu’est-ce qu’une nouvelle ? Il est bon de préciser quelques bases, la nouvelle, le petit roman, le roman, par quoi ils se distinguent. La nouvelle se clôt-elle nécessairement par une chute ? Un sujet, c’est quoi ? La littérature, de quel genre d’expérience du monde relève-t-elle ? Le décor est posé, pour qui le souhaite, une consigne est proposée. Des fois, mais des fois pas, Les milanaises sont plus belles que les parisiennes, tels sont les possibles exercices d’écriture. Certains sont arrivés avec un projet, une idée en tête. Pour ceux-là, avec acuité, Frédéric éclaire, oriente, voire débloque une situation d’impasse.

Après un temps d’écriture, vient le moment de la lecture et du partage des textes. Comme souvent lors de ces ateliers, ce qui m’interpelle, c’est la diversité des styles. Poétiques, chabroliens, polars, fantasy, on ne s’ennuie pas dans la salle de rédaction du Faubourg du Temple. Les textes font l’objet de critiques constructives qui aideront au développement. Et en passant, hop, on glisse aussi un peu de terminologie. Hyperbole, diégèse, hypotypose.

Buddy my friend
Écrire n’est pas qu’écrire. L’écrivain est un grand lecteur, il a besoin de modèles, de références. Elles sont littéraires. Elles sont cinématographiques. Elles sont culturelles. On note ! Microfictions de Régis Jauffret, Incidents de Roland Barthes, Rue des maléfices de Jacques Yonnet, J.G. Ballard, René Girard, Maine ocean de Jacques Rozier. On note tout ! Et plus particulièrement pour moi, Yves Adrien, Lester Bangs, Philippe Garnier ! Des plumes qui m’aideront dans ma démarche de transposition d’un style dit gonzoïde (encore un truc que j’ai appris durant l’atelier) vers des écrits au format roman.

Le masque et la pluie
Vous vous demandez si les masques que nous avons portés toute la journée laissent passer l’inspiration à travers leurs filtres ? La réponse est oui ! Dans les rues de Paris, une charmante petite pluie fine et intermittente de film de Woody Allen nous rappelle que dans pas longtemps, c’est la rentrée.

Alors miss Gonzo ?
Alors, l’écriture, c’est un peu comme un Escape game freudien. Des modèles d’inspiration, certes. Une envie d’écrire, le moteur. Terminer un projet, un facteur déterminant. Et le plus difficile, être soi. Dans les pièces bloquées de mon surmoi, quelques verrous supplémentaires ont sauté ce week-end. J’ai trouvé la « soluce ». Cela me rend si légère ! Un dernier conseil personnalisé de Frédéric : Avoir confiance en ma liberté.

J’adresse un immense merci à Frédéric Ciriez pour son enthousiasme communicatif, son soutien pour nos projets respectifs et son écoute attentive pour chacun. Je remercie très chaleureusement l’équipe des Mots et l’équipe du magazine LIRE pour l’organisation de cet atelier et pour l’accueil au sein des locaux du magazine. À tous les participants, Anne, Candice, Claire, Diane, Elisabeth, François, Gérard, Sophie, très bonne continuation et belles réussites pour vos projets !

Stage Les Mots « Écrire une nouvelle » avec Frédéric Ciriez.

Crédits photo : photo de l’auteur