On a tous une Larusso dans notre playlist

Cela se passe dans le film « Mon bébé » de Lisa Azuelos. La mère (Sandrine Kiberlain), la fille en terminale, et le syndrome du nid vide. Soirée de la fille, on écoute du Josman. Soirée d’anniversaire pour la mère, les copines vont voir le DJ et lui demandent de passer « Tu m’oublieras » de Larusso. Alors la mère et les copines dansent à fond et chantent à tue-tête les paroles du tube de 1999 qu’elles connaissent par coeur, tandis que devant l’écran, je me demande qui dans la vraie vie, mais qui, franchement, écoute encore du Larusso.

Il faut vous dire que dans ma playlist, la part belle est faite aux nouveaux talents, aux musiques qui ne me rappellent rien ni personne, aux sons électro de rooftop et à … J’allume de Josman. La nostalgie des vieux tubes de « l’époque », no thanks. La contemporanéité caractérise mes envies.

Sauf à considérer mon petit lot de paradoxes… Car lorsqu’un soir de la semaine dernière, après une journée de travail chargée, dans ce monde d’après qui, citons Houellebecq, est le même que celui d’avant mais en en peu pire, lorsque ce soir-là, une envie de légèreté, de plage et d’odeur de monoï me saisit, à défaut de vacances je me connecte à Netflix et visionne en version originale italienne le film « Sous le soleil de Riccione ». Italie, jeunesse, ambiance mer adriatique, la langue italienne et la B.O. du film « Riccione » des Thegiornalisti, … tous ces ingrédients péninsulaires me font l’effet d’une madeleine de Proust auditive et me replongent dans l’atmosphère Italo disco des années 80.

Saviez-vous que l’Italo disco, genre musical dérivé du disco a émergé en Italie à la fin des années 70 pour atteindre son heure de gloire entre 1983 et 1988 ? Les boites de nuit de Rimini et Riccione deviennent alors les lieux privilégiés du genre musical. L’Italo disco ne se limitera pas aux frontières italiennes. D’autres pays tels que l’Allemagne, l’Espagne ou la Suisse adoptent les sonorités de l’Italo disco, genre qui se caractérise par son rythme binaire, ses riffs de basse répétitifs et un son électronique pré curseur de la dance. Le genre musical disparaitra en 1989 non sans avoir, par la suite, inspiré et influencé des artistes électro dans le monde entier.

L’Italo disco et ses boucles de basses, ce sont de chouettes souvenirs de vacances en Italie, de bandes de copains et d’amourettes d’un été. Mes morceaux préférés « à l’époque » : Mastepiece de Gazebo et Don’t cry tonight de Savage. Je tente une recherche sur Deezer, ils sont toujours disponibles. Allez ! Je les ajoute à ma playlist de coups de coeurs, je danse à fond et chante à tue tête les paroles de ces tubes emblématiques de l’Italo disco que je connais encore par coeur. Oui, on a tous une Larusso dans  notre playlist…

Crédits photo : photo de l’auteur, plage de la Capte, Hyères juillet 2020