Journal de bord, 24 avril 2020, countdown

En dépit de toutes les recommandations formulées par les coiffeurs nous incitant vivement à ne pas s’aventurer sur la pente de la coupe de cheveux home made, j’ai fait fi du conseil des pros qui me veulent du bien et me suis emparée de la tondeuse. Tout d’abord j’ai regardé l’objet et j’ai demandé « ça marche comment ce truc ? » Et puis quand j’ai vu que la technique semblait à ma portée, me voilà coupant par-ci, ajustant par-là, me refaisant « une tête ».

Oui parce que c’est bien gentil de garder la coupe de post-soixante huitarde, mais dans quinze jours on se déconfine un petit peu les amis. Alors je sais pas vous, mais moi j’ai enclenché le compte à rebours de la liste de tous les trucs que j’ai pas encore eu le temps de faire, parce que le télétravail c’est un peu comme skier toute seule aux heures creuses, une heure dépensée en vaut deux… et à la fin t’en fais trois. Et surtout il y a ma liste de tous les trucs que je m’étais auto-dispensée de faire, étant donné que l’impact sur une vie confinée n’était pas très significatif.

J’avais fait le constat d’un certain déclin cérébral de confinée ces derniers jours. Oui, j’ai trouvé que ça commençait à devenir assez grave quand je me suis vue faire les petits jeux de Facebook, vous savez, le jeu qui matche ta photo de profil avec un thème et qui te sort un test de personnalité des plus pertinents en quelques secondes « Vous êtes une battante. Vous êtes gentille, mais attention, vous ne lâchez rien. Vous êtes la meilleure maman. Vous êtes une femme très déterminée. » Oh,  mais dites, c’est tout moi ça ! Et puis j’ai voulu tester les limites du truc, alors j’ai cliqué plein de fois sur le jeu et le résultat, oh surprise, diffère de manière aléatoire à chaque clic. Sans compter que Docteur House n’est pas passé par là pour rédiger le blabla. Voilà donc la fiabilité encore moins avérée que celle d’un horoscope, des petits jeux que le confiné en déclin se prend à tester… 

Donc, effrayée de ma propre amorce de déchéance, j’ai repris les choses en main, d’où l’histoire de la tondeuse et de ma coupe de cheveux, je ne vous l’ai pas dit, fort réussie au demeurant !

Heureusement, comme le déclare le petit jeu Facebook, je suis une fille « déterminée » et en plus de la coupe de cheveux, j’ai même poussé jusqu’à l’épilation de diverses parties de mon corps concernées par ce laisser-aller, la motivation pour cette douloureuse petite entreprise ayant émergé à la lecture effet électrochoc d’un article sur l’Italie, pays qui pense désormais à organiser ses plages pour l’été, plexiglass, distance réglementaire, etc. Plages…

Et puis, pour venir m’aider à remonter la pente et garder cette bonne vibe, la meilleure nouvelle de la semaine tout de suite après mes actions de débroussaillage, c’est ça : Les films de la Nouvelle Vague, à commencer par ceux de François Truffaut, débarquent sur Netflix ! Dites-moi Nouvelle Vague, parlez-moi de Nouveau Roman et je retrouve mon cortex et mes virus artistiques inoffensifs favoris !

Restez chez vous et prenez soin de vous !