Covid19 – Journal de bord, 26 mars, un anniversaire, un pianiste et des croquettes pour chat…

Les croquettes

Nous n’allions tout de même pas nourrir notre chat roi sans couronne avec de vulgaires pâtes du supermarché, quand bien mêmes fussent-elles complètes, issues de l’agriculture biologique et avec une cote à la hausse en ce moment. Aussi, ai-je eu pitié du regard affamé du petit félin et me suis-je rendue dans une animalerie pour lui ramener ses croquettes habituelles. À l’entrée, la jeune fille de la caisse m’a tout de suite interpellée : « Paiements par carte bancaire ou chèque uniquement ». J’ai dit « ok, ça sera par carte bancaire. » C’est là que je me suis rendu compte d’une chose qui fera sans doute sourire tout lecteur me connaissant personnellement, notamment sur certaines de mes caractéristiques comme par exemple, un goût prononcé pour les séances de shopping. Que m’est-il arrivé dans cette animalerie ? Eh bien, à force de rester confinée, j’en ai oublié le code PIN de ma carte bancaire…

L’anniversaire

Le Covid19 fait fi de tous les événements marquant. Concerts annulés, déménagements bloqués, mariages sans invités, JO reportés et anniversaires à fêter tout seul avec nos pâtes du supermarché. Et si on a de la chance, un chat avec qui trinquer. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de N., une très chère amie. A-t-elle réussi à attraper un paquet de pâtes en rayon – Graal hype du moment – pour fêter son anniversaire ? Je ne saurais vous dire. En revanche, même sans pâtes, cet anniversaire confiné n’est pas complètement fichu, puisqu’elle a un chat. Et surtout, des amies ! 19h00 apéro FaceTime ! Champagne ! Joyeux anniversaire belle N. !

Le pianiste

Découvert il y a quelques jours grâce à un retweet, David Kadouch est un pianiste que je n’avais pas encore eu l’occasion d’écouter. Je suis tout d’abord tombée sur sa vidéo de la valse Opus 64 No 2 de Frédéric Chopin, et ce fut … un moment magique. Mon coeur s’est ouvert, tout contaminé par sa musicalité et sa sensibilité. Une valse que j’avais jouée, d’ailleurs très mal, et que j’entendais là sous un jour nouveau, comme je rêvais de l’entendre sans le savoir, nostalgique, mille fois plus belle qu’avant.  « Cette poésie du souvenir passé », nous dit David Kadouch. Cela m’arrive, d’être complètement sous le charme. Avec cette intensité, plus rarement. Cela fut le cas lorsqu’Aldo Ciccolini interpréta Consolation de Listz à la Roque d’Anthéron et puis Vladimir Horowitz jouant Traumerei à Moscou (à voir sur youtube). Désormais, la grâce sobre de David Kadouch accompagne poétiquement mon confinement. Je guette chaque fin de journée son post, dans l’attente de quelques minutes magiques, de poésie, de trêve non virale, de zone démilitarisée.

Je vous avais parlé de ces journaux de confinement d’écrivains hype qui n’avaient pas toute mon adhésion. L’un d’eux fait exception. Si vous êtes abonnés au Monde, vous pourrez y lire « Sine die » d’Eric Chevillard. Un petit extrait : « Hier, j’ai constaté que nous n’avions plus de café. J’ai donc râpé les pneus de mon vélo. Ma compagne a fait la grimace en buvant cet ersatz. N’empêche, elle a gardé toute la nuit les yeux ouverts. Ça marche. »