Mon plan d’action, me rendre plus souvent au théâtre en 2019, tient toujours et nous voilà donc, mon ado et moi, mercredi 16 janvier sans chômer, billets dans la besace, bras dessus dessous, en route vers le théâtre La Criée !
La représentation se déroule à 19h et le programme est réjouissant : Trissotin ou Les Femmes Savantes de Molière, la comédie de mœurs sur l’émancipation des femmes, une relecture de la pièce, adaptée et mise en scène par une Macha Makeïeff virtuose.
On arrive à l’heure, on trouve nos fauteuils, autour de nous, beaucoup de groupes scolaires. Soulagement nous sommes super bien placées. C’est important, j’ai envie que mon ado garde un bon souvenir de ce moment, qu’elle ait envie de revenir, aussi tous les ingrédients ont-ils leur importance.
Pas de rideau qui cache le décor. D’ailleurs je me demande, … ça existe encore ça, le lever de rideau et les trois coups ? Je me suis rendue à la Comédie Française et ne me rappelle pas avoir vu pratiquer cette tradition. Donc, le décor, qui donne d’ores et déjà le ton. Fauteuils et tables vintage, ambiance Ma sorcière bien aimée.
Acte premier, scène 1 où, selon le texte devraient entrer en scène les deux soeurs, Armande, la savante détachée des choses de l’amour, et Henriette qui veut se marier. Cette première scène démarre en forme de fin de soirée, le groupe de jeunes dont font partie Henriette et son amant Clitandre rentrent, ivres et heureux d’avoir fait la fête. Pendant ce temps-là, Armande écrit. Musique psychédélique. Oui, car Macha Makeïeff transpose avec adresse la pièce de Molière à la fin des années 60. Sur scène, les alexandrins mixent avec les costumes colorés des acteurs. La jolie Henriette (Vanessa Fonte) a des airs de Geneviève Grad, quant à la mère, Philaminte (Marie-Armelle Deguy), combinaison de velours violet, elle me fait direct penser à Claude Gensac dans les films de Louis de Funes plus un soupçon d’Endora, la mère de Samantha dans Ma sorcière bien aimée !
Quant à Trissotin (Geoffroy Rondeau), petit gourou douteux des Lettres, disons que, cheveux longs, talons hauts, pantalon pop, il aurait eu aisément ses entrées au Studio 54 à Broadway ! Loin de la cour de Louis IV, mais pas tant que cela. Et son entrée sur la scène de la Criée fait tout son effet !
Ambiance déjantée, fioles d’apprenties chimistes, beaucoup d’énergie dixit mon ado, acteurs fantastiques, et drôles, un thème encore actuel, la pièce se termine au bout de 2h15 sous les applaudissements enthousiastes du public !
Vous savez quoi ? Cette représentation m’a enchantée, j’ai presque envie d’y retourner ! Y’a plus que demain, et sinon… notez-le, la pièce sera en tournée à La Scala Paris du 10 avril au 10 mai 2019.
Quoiqu’on die, quoiqu’on die…