Ce week-end, me voilà de retour chez Les Mots, rue Dante à Paris, pour un nouvel atelier d’écriture. Cette fois-ci j’ai intentionnellement opté pour un atelier plus technique et scolaire, dans l’idée de compléter mon expérience d’ateliers d’écriture, jusque là axés sur le travail rédactionnel et stylistique. Le thème : « Appendre à mettre en forme ses idées ». Mathias Roux, professeur de philosophie et auteur d’essais dont Socrate en crampons, anime ce stage. Connaissant sa tendance professorale, il nous invite d’emblée à lui faire signe si le programme et le format prévu nous paraissent trop scolaires. Que nenni professeur Roux ! Puisqu’on vous dit que c’est exactement cela que nous sommes venus chercher !

Jour 1

Le thème des premiers obstacles à l’écriture est abordé. Un petit extrait de l’Art Poétique de Nicolas Boileau pour se mettre tout de suite en conditions : tout le monde connait le fameux Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément, mais avons-nous lu la suite de ce poème comme par exemple Ajoutez quelquefois, et souvent effacez… La matinée se poursuit avec des conseils techniques comme éviter de se payer de mots, trouver la bonne mise en relation des mots, expliciter l’implicite ou créer l’ellipse. Ce qui nous amène à la pause déjeuner ! Un resto italien dans le quartier latin, Linguine ai funghi per piacere !

L’après-midi, une petite lecture d’Hegel nous éclaire sur sa Philosophie de l’esprit : C’est dans les mots que nous pensons. C’est à dire que la pensée devient claire lorsqu’elle trouve le mot pour la représenter. Ensuite d’autres conseils qui pourraient sembler évidents une fois énoncés, mais dont nous n’avons pas toujours conscience lorsque nous écrivons, notamment la mise en rapport et la relation entre les choses. Cette première journée s’achève déjà, on quitte le sous-sol… avec un devoir maison. Quoi ? Un devoir le samedi soir professeur Roux ? Certes, la tendance professorale point, mais elle se couple d’une tendance bons élèves qui ne demandent que cela !

Jour 2

Alors ? Qui a regardé une série Netflix ? Et qui a fait son devoir ? Les besogneux partagent leur texte, les conseils techniques se poursuivent. L’un d’entre eux : Le livre parfait n’existe pas. Depuis le début de ce stage, nous constatons que les conseils reçus nous aident à désacraliser l’acte d’écrire et à positiver notre démarche. Je n’ai pas parlé de la météo parisienne de ces deux jours… Marseille 29°. Paris 19°. Tout est dit. Nous allons déjeuner dans un chouette salon de thé à la décoration éclectique, à deux pas des locaux Les Mots. Il pleut des cordes lorsque nous sortons du petit café.

L’après-midi est dédiée à la rédaction d’une quatrième de couverture pour les uns, d’un exercice de synthèse/analyse pour les autres. J’opte pour la quatrième de couverture, un très bon exercice pour définir et délimiter un projet d’écriture. Mathias Roux prend le temps de nous conseiller individuellement pour nous aider à résoudre nos problématiques d’écriture. Certains d’entre nous ressentent un problème de légitimité, d’autres développent trop, ou pas assez. Chacun reçoit un conseil personnalisé, conseil qui lui permettra de repartir avec une idée plus concrète des moyens à mettre en oeuvre pour pouvoir concrétiser un projet d’écriture, qu’il soit du domaine de la fiction ou de la non-fiction.

Un grand merci à Mathias Roux pour sa vision très pédagogue et efficace de l’acte d’écrire ! Un grand merci également à la sympathique et professionnelle équipe des Mots !