Et si… 4321 de Paul Auster

Et si j’étais née à Londres ou à Rome ? Et si je n’avais pas rencontré tel ou tel ? Et si j’avais eu un petit frère ? Et si… On a tous en tête ce genre de questions, sans certitude quant à la réponse.

Dans 4321, Paul Auster nous invite à lire, en parallèle, les quatre vies possibles de Ferguson. On part de l’arrivée du grand-père à New York, quand il débarque du bateau un 7 mars 1923 et notre lecture traverse l’histoire de l’Amérique jusqu’au 25 août 1975. Une grande fresque. 1016 pages. Il m’aura fallu, soyons francs, trois semaines pour les lire. La clé du roman nous est donnée à la toute fin. Allez, je me lance des fleurs, j’ai rapidement deviné quelle était cette clé, on pourra en déduire soit que je suis visionnaire, ou que celle-ci manque d’originalité, c’est selon…

Garder ses repères en lisant 4321 n’est pas chose aisée puisqu’il faut, à chaque changement de chapitre, se resituer dans le contexte du Ferguson no 1 ou no 2 ou no 3 ou no 4. Je conseille donc ce livre plutôt comme une lecture de vacances, quand on a du temps libre pour avaler un grand nombre de pages d’affilée. Une lecture fractionnée rendra celle-ci moins confortable. Et interminable…

Dans les chapitres de l’enfance de Ferguson, on trouve beaucoup de détails et d’anecdotes concernant le baseball. Aveu : au bout d’un moment, j’ai saturé et lu en diagonale certains de ces passages… Mais fort heureusement, on parle aussi beaucoup de littérature et de processus d’écriture dans 4321. Paul Auster étant notoirement francophile, on retrouve le Paris des cartes postales dans ce roman. Un Paris un peu trop archétypal m’a-t-il semblé, mais pour le non parisien, c’est plaisant quand même.

Une lecture pour qui ? Pour les amateurs de grandes fresques américaines, pour ceux qui ont aimé « Freedom » de Jonathan Franzen. Pour les expatriés aux États Unis revenus en France qui ont envie de respirer l’Amérique et surtout New York. Aux amateurs de Philip Roth, je conseille… Philip Roth.

Mon avis ? Un peu déçue. C’est trop long, trop lisse, il me semble que « Brooklyn Follies », lu il y a quelques années, avait plus de chien, était plus subversif. Néanmoins, l’opus nous relate avec beaucoup de détails documentés, une actualité américaine de l’époque, qu’on ne pourra s’empêcher de mettre en parallèle de l’Amérique de Trump. Pour ma part, je n’ai pas été bouleversée, ni secouée, mon regard sur les choses n’a pas changé, pas d’avant – après 4321 pour moi. Le procédé littéraire m’a néanmoins plu.

Extrait : « Que serait-il arrivé s’il était allé à Columbia au lieu d’aller à Princeton ? Et dans ce cas, en quoi sa vie aurait-elle été différente de celle d’aujourd’hui ? »

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