Métro ligne 14, changement à Madeleine et puis ligne 12 jusqu’à Porte de Versailles. Il est presque quinze heures. Peu dormi, un TGV à l’aube, une visite guidée de l’Opéra Bastille et puis un sandwich de la Brioche Dorée Gare de Lyon avant de prendre ma chambre d’hôtel. La Brasserie l’Européen, ça sera pour un autre jour, je veux arriver à Livre Paris avant la fin des séances de dédicaces. Je voudrais surtout arriver avant seize heures et faire une surprise à mon ado; obtenir la dédicace de Molly Night. Et comme je ne connais pas la cote de popularité de ladite Molly Night, je me demande s’il faudra faire deux heures de queue comme pour Anna Todd ou si quelques minutes suffiront.

Je sors de l’hôtel, et bien qu’habituellement je me fiche de la météo parisienne, là je peste. Il neige. On est tout de même le 17 mars, je me dis Ce ne serait pas une affaire de perturbateurs endocriniens ce printemps neigeux…

15h45, Porte de Versailles, l’antre du livre le temps d’un week-end. Histoire de bien gérer mes priorités, je fonce au stand Hugo Publishing pour acquérir « Dark and dangerous love » de Molly Night. Défi réussi ! Le livre et la dédicace ! Allo ? Ma chérie ? Coucou c’est maman ! Devine quoi ? Oui, oui, dédicacé ! 🙂

Prête à déambuler dans les allées. Je passe devant P.O.L, Nicolas Fargues n’est pas là, déception, le planning a dû changer. Chez Minuit, éditeur dont je connais bien le catalogue, je tiens à me procurer d’autres romans d’Eric Laurrent, après la jolie découverte d' »Un beau début ». On me conseille « Clara Stern » et « Renaissance Italienne ». Chez Asphalte, j’ai déjà prévu l’achat de « Sporting Club », premier roman d’Emmanuel Villin. Son deuxième roman « Microfilm » reste mon grand coup de coeur de la rentrée littéraire de janvier. Je repars aussi avec « Prague, faubourgs Est » de Thimothée Demeillers.

Verticales, voilà une maison d’édition dont je souhaite mieux connaitre le catalogue. L’an dernier, j’avais choisi « La Politesse » de François Bégaudeau, son impertinente dédicace m’avait fait beaucoup rire. Je sais que Frédéric Ciriez n’y sera pas aujourd’hui, dommage. À propos de mon blog, il m’aurait peut-être dit « C’est ton activité principale ? » J’aurais dit « Non. » Il aurait dit « Tu es… en phase développement ? » J’aurais dit « Oui, on peut dire ça comme ça. » ¹ Je souhaite découvrir d’autres romans de l’auteur après une déstabilisante lecture récente de « BettieBook ». On me conseille « Mélo ». Dans ma liste d’écrivains à rencontrer, il y a Hélèna Villovitch, auteure de « Pour en finir avec mon sofa ». Nous échangeons quelques mots, elle est adorable. Elle trouve mon rouge à lèvres joli, dit qu’il ressemble un peu au sien qui n’a pas tenu toute la journée. Je lui dis c’est Underage Red de Kat von D. Moi aussi je voudrais en finir avec mon sofa. Ça, je ne lui dis pas. Les rouges à lèvres Kat von D tiennent toute la journée. J’aurais dû lui dire.

Chez In Octavo éditions, mon amie Catherine dédicace son roman « La chute d’un auteur », premier prix d’un concours de speed-editing. Elle me présente son éditeur, je passe derrière le stand avec l’équipe et nous discutons de tout et de rien, un verre de Chardonnay à la main, heureux du succès de Catherine. Une publication, ça se fête. Après sa séance de dédicaces, Catherine m’emmène à la brasserie Dupont Versailles, en face du Parc des expositions. Pas de mélanges, je reste au Chardonnay, Catherine me raconte alors comment elle a gagné ce concours. Il est tard, le sandwich de la Brioche Dorée est loin, je n’ai rien avalé depuis. Un léger début d’ivresse me saisit. Dehors il neige encore, attention, ne pas glisser, ça serait quand même idiot que je chute avant même d’être un auteur…

¹  Extrait de « BettieBook », Frédéric Ciriez, p. 31 : Il dit  : « C’est ton activité principale ? » Elle dit : « Non. » Il dit : « Tu es… en phase développement ? » Elle dit « Oui, on peut dire ça comme ça. »

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