Louise Adèle, blog littéraire et culturel

Billet d’humeur, confinement Acte 2, le prix Médicis 2020 pour Chloé Delaume, et moi et moi et moi

Confinement Acte 2

On prend (presque) les mêmes et on recommence. À chaque confinement ses Coronastars; à Marseille le Docteur Fouché, une version un peu plus jeune et plus hype du Docteur Raoult et qui du coup lui chipe la vedette, appelle au « stop à la tyrannie sanitaire ! ». Les commerces de proximité tentent tout ce qu’ils peuvent pour sauver leur peau tandis qu’Amazon salive devant son calendrier de l’Avent qui ressemblerait plutôt à une partie de Monopoly. Moi, blogueuse désenchantée, je chante « j’achète un hôtel rue de la Paix, un monde où tout le monde s’aimerait … Enfin ». Quant à l’appel à l’ouverture des librairies qui n’a finalement pas été entendu par le gouvernement, eh bien il n’avait pas que des partisans parmi les … libraires. Les bonnes nouvelles ? Ouf, on n’a plus à s’infliger le lot de vidéos de stars confinées dans deux cent mètres carrés, ni les journaux de confinement à l’enjeu littéraire questionnable – je suis très bien placée pour en parler, j’en ai tenu un… à l’enjeu littéraire questionnable 😉 Même en pleine crise, mes amis, il y a toujours une cerise sur le gâteau. Ah ouais ? c’est quoi ? LES MÔMES SONT À L’ÉCOLE !!!

Le prix Médicis 2020 pour « Le coeur synthétique » de Chloé Delaume !

Voilà une nouvelle qui met du baume à mon coeur 100 % organique ! Et c’est un peu une surprise car sur la liste du Médicis, la concurrence était assez rude. Avec ce roman de la rentrée littéraire, Chloé Delaume adepte depuis une vingtaine d’années de littérature expérimentale (j’avais lu notamment La nuit je suis Buffy Summers, un jeu romanesque interactif) signe un roman pop’ dans lequel Adélaïde (j’adore ce prénom), 46 ans, une attachée de presse parisienne et célibataire a deux passions : les pompes et les livres. « Le Coeur synthétique » publié au Seuil s’annonce comme une lecture légère mais qualitative, et si cela n’est pas tellement dans mon habitude de suivre la prescription des prix littéraires, je n’ai qu’une hâte, c’est de me procurer l’opus primé. Que Chloé Delaume reçoive ce prix Médicis me remplit de joie pour elle. J’aime l’idée que son travail peu tourné vers l’approche mercantile de la littérature soit aujourd’hui sur le devant de la scène. Est ce que quelqu’un pourrait d’ailleurs m’expliquer pourquoi un roman qui parle d’une quadra célib’ aimant les pompes et les livres n’était pas dans ma sélection de la rentrée littéraire ???

Et moi et moi et moi

Cela pourrait tenir en quelques mots. Rêve, moments poétiques, évasion. Parfois, une crise aiguë de nostalgie des années sans virus et sans attentats qui paraissent presque idylliques au regard de la sinistrose du moment. Je rêve d’être Heike Bernhardt, le 19 juillet 1988 à Berlin Est, dansant sur scène avec Bruce Springsteen sur « Dancing in the dark ». Ensuite ça me passe, car la mode vestimentaire des années 80, non franchement c’est plus possible. Je pique aussi une crise lorsque je me rends compte que j’ai loupé « La Boum 2 » à la télé l’autre soir, alors que je ne regarde jamais la télé. Tant pis, je me rabats sur « Coup de foudre à Notting Hill » sur Netflix. Mais où est donc allé se planquer mon goût immodéré pour les films de la Nouvelle Vague ? Je danse sur la Lune à la place de Marion Cotillard, pour la dernière publicité de Chanel No 5. Qu’importe si la fragrance du No 5 n’est vraiment pas ma tasse de thé. Et puis, ma cerise à moi, instant magique, celui où tout simplement, je fouille dans ma pile à lire truffée de talents à découvrir et je me dis « Alors ? Aujourd’hui, qu’est-ce que je vais lire ? »