Le Cavalier bleu, expo haute en couleurs au musée de l’Orangerie

Gare de Lyon, ciel bleu quasi méditerranéen, un petit vent, et of course ! lunettes de soleil sur le nez. Qu’à cela ne tienne, c’est à pied que je décide de me rendre au Musée de l’Orangerie, en profitant de cette flânerie pédestre pour m’arrêter aux terrasses des cafés parisiens sous perfusion entre deux échafaudages et autres travaux dont est immergée la Lutèce en rénovation.

J’arrive au Jardin des Tuileries les joues rosies, la poussière des graviers vole, les groupes de colonies de vacances ou de centres aérés s’installent au bord des bassins, deux jeunes hommes répètent une pièce de théâtre sous les arbres, je me sens si bien dans ce parc parisien ! Ambiance « Martine au parc ». Une petite halte pour moi aussi, j’ai envie de profiter du beau temps. Au bord de l’un des bassins, je m’installe sur l’un des fauteuils bas Luxembourg et sors de mon sac à main le dernier roman de Philippe Vilain « Un matin d’hiver ». Telle une habituée parisienne, je lis au bord de l’eau, tandis qu’un groupe de collégiens vient s’installer pas loin, créant un remue-ménage certain mais amusant.

Le musée de l’Orangerie se trouve au bout du parc, juste avant la place de la Concorde. À dire vrai, c’est la première fois que je m’y rends et j’ai hâte de découvrir les Nymphéas de Claude Monet. De toute évidence, je ne suis pas la seule : file d’attente devant le musée, je ressors mon roman et patiente en lisant la suite d’ « Un matin d’hiver ».

Me voilà dans le musée, les Nymphéas se trouvent au rez-de-chaussée, huit compositions suspendues en cercle. La foule un peu trop présente m’empêche d’être envoûtée, il conviendrait probablement de revenir à une heure matinale pour admirer dans le calme les peintures du bassin au nénuphars, mais je me laisse néanmoins porter par la poésie des oeuvres et suis ravie d’avoir enfin découvert les lieux.

La plus belle surprise du musée m’attend, l’exposition temporaire de l’oeuvre de Franz Marc et d’August Macke, qui pour la première fois en France, sont mis à l’honneur. Les peintres Marc et Macke se rencontrent en 1910 à Munich, et malgré sept années d’écart, ils nouent une amitié profonde, point de départ du mouvement expressionniste allemand Le Cavalier bleu (Der Blaue Reiter), symbole d’un art d’avant-garde. Les deux artistes mourront tous deux sur le front de la Première guerre mondiale.

Je découvre autant les deux peintres que Le Cavalier Bleu, et parcours donc avec beaucoup de curiosité et un enchantement certain, les salles de cette exposition temporaire. La Cascade, Le Rêve de Franz Marc, Rococo, Couple dans la forêt d’August Macke. Les oeuvres, les couleurs, les formes, le lyrisme, comment le dire, tout est magistral, très accessible et semble susciter tout autant l’intérêt du public averti que des groupe de collégiens accompagnés de leurs animateurs motivés.

Cette exposition est un enchantement, je décide de refaire un deuxième tour des oeuvres, une deuxième lecture qui me laisse tout aussi heureuse et satisfaite d’avoir découvert ces deux artistes morts prématurément.

Avant de ressortir du musée, je visite bien évidemment l’exposition permanente et clos ce parcours culturel si enrichissant, par une petite méditation, en repassant par la salle des Nymphéas. « La couleur est mon obsession de la journée, la joie et le tourment ». Claude Monet

« Franz Marc, August Macke, L’aventure du Cavalier bleu » du 6 mars au 17 juin 2019 au musée de l’Orangerie.